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5 raisons de peindre avec son enfant (ou celui de quelqu'un d'autre, ça marche aussi)

Je pratique régulièrement la peinture "à quatre mains" (en réalité, on n'en utilise qu'une chacun la plupart du temps) avec mon fils.

Pour moi, ce n'est pas une activité comme les autres, parce qu'il se passe beaucoup plus de choses qu'il n'y parait durant ces séances.

Comme il faut le vivre pour s'en rendre compte, j'invite toutes les personnes qui ont un enfant sous le coude à tenter l'expérience pour se faire leur propre idée!

Raison n°1 : Une parenthèse hors du temps.

Le temps de peinture est un temps à part. Il ne comporte que peu de règles incontournables (elle concernent essentiellement le respect du matériel), les autres règles peuvent être déterminées ensemble. Il n'y a aucun enjeu. Aucune attente. Pas de gagnant, pas de perdant.

Raison n°2 : Un vrai moment de partage.

On peut lire un livre ou faire un jeu en pensant à autre chose. Lorsque vous commencez à peindre (et à créer, d'une manière générale) en revanche, vous concentrez toute votre attention sur votre tâche, vous vous laissez rapidement emporter par ce que vous faites. Vous menez, ensemble, un vrai projet.


Raison n°3 :

Vous développez votre créativité.

Et vous n'imaginez pas à quel point! Les enfants sont les champions toutes catégories de la créativité. Avant 7 / 8 ans, leur repères esthétiques sont en général très fluctuants et complètement imprévisibles. Il vous faudra donc faire preuve de souplesse et de créativité pour imaginer quoi faire de ce fond "caca d'oie" ou de cette toile complètement bariolée. Accepter aussi que ce si joli dégradé que vous aviez fait accueille un gros escargot dégoulinant en plein milieu.

Ça semble idiot d'y attacher de l'importance, mais croyez-moi, quand vous serez en plein dedans, vous vous mordrez les joues pour ne pas dire à votre enfant d'aller peindre plus loin... Or, c'est le jeu, on peint ensemble, en acceptant ce que fait chacun, jusqu'au bout! Une règle chez nous toutefois : on ne recouvre jamais un motif que l'autre a fait. Si on veut en couvrir ou modifier une partie importante, on lui demande son accord.

Je ne réalise pas l'oeuvre de ma vie et je tâche de le garder en tête. J'essaie d'aborder cette expérience comme un enfant, c'est-à-dire sans prise de tête et juste "comme ça vient".

Raison n°4 : Se (re)centrer. Entre l'agitation du quotidien, des émotions qui peuvent envahir l'adulte, l'enfant, ou tout le monde à la maison pour diverses raisons, il est parfois nécessaire de faire un temps mort, prendre du recul. Il peut aussi simplement s'agir de mettre à profit 15 minutes de temps libre pour s'occuper et se détendre un peu, ensemble... Chez nous, nous avons pour cela de longues feuilles rectangulaires (plus pratiques pour dessiner à deux sur une table) à portée de main dans la pièce principale. On prend la boite de feutres et on s’installe, parfois pour une heure, parfois juste pour quelques minutes. Il est possible de retourner la feuille ou de changer de place quand on le souhaite. En faisant le calme en soi et en rentrant dans des détails tout fins, on branche notre cerveau sur un mode proche de l'état de transe hypnotique. En fait, simplement, on se coupe un peu de l'extérieur et on focalise notre attention sur une tâche simple et répétitive. Le mandala est un bon support également. Une feuille peut durer des mois! En voici un exemple (environ 1 mètre de long) :

Raison n°5 : Accompagner l'évolution de la créativité de l'enfant. L'enfant, naturellement, a une créativité complètement débridée et peint et dessine aussi naturellement qu'il respire. Avec le temps, le dessin est progressivement associé à certaines tâches scolaires, il devient un enjeu de réussite et certains critères esthétiques prennent le pas sur la création naturelle et spontanée. C'est alors que naît "l'angoisse de la feuille / toile blanche"! Le dessin devient une affaire sérieuse, voire, une affaire de spécialiste.

C'est presque irrémédiable. Certains artistes passent toute leur carrière à tenter de retrouver ce "geste de peindre" instinctif qu'ils ont connu dans leur enfance, avec plus ou moins de succès. J'espère, en peignant avec mon fils, lui enseigner que la peinture ne doit être rien d'autre qu'un plaisir.

Que nous ne devrions jamais nous forcer à peindre une chose parce que ce "les gens vont trouver cela beau", mais le faire seulement si nous nous y sentons poussé intérieurement. Que nous pouvons changer d'avis. Si on n'aime pas ce qu'on a fait, on le recouvre ou on le jette et ça n'a AUCUNE importance. Bref, en peignant avec lui et avec d'autres enfants que je côtoie dans mon travail, j'espère simplement les aider à continuer d'aimer la peinture, même lorsqu'ils découvriront qu'ils ne savent pas peindre comme Rembrandt!

Je vous souhaite de belles, bonnes et agréables séances de peinture avec vos enfants (ou ceux des autres!).

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